LES MEDECINS UNIVERSITAIRES EN GREVE :
« Sauvons l’hôpital public ! »
Une grève des soins non urgents de deux jours a été entamée le 22/12/2010 par les médecins universitaires. Elle a intéressé tous les centres hospitalo- universitaires du pays. Elle sera suivie à partir du 17 janvier 2011 d’une grève ouverte d’enseignement et d’encadrement.
Le combat des médecins universitaires dure depuis plusieurs années. Des actions similaires ont été menées depuis 2008 pour les mêmes revendications, visant à améliorer les conditions de travail du corps de métier et les conditions de soins à l’hôpital public. Au terme des grèves de soins et d’enseignement de 2008, des promesses de négociations ont été faites au syndicat des médecins universitaires, et ces derniers ont attendu sagement les négociations salariales globales et spécifiques de 2009. Le constat a malheureusement été un échec, et le secteur a, depuis, été très lésé, en particulier par le départ d’un grand nombre de médecins universitaires vers le secteur privé.
L’état actuel des choses est que les médecins hospitalo-universitaires, médecins spécialistes qui ,au terme de 12 ans d’études supérieures et d’un concours hospitalo-universitaire sélectif, se retrouvent dans des conditions de travail difficiles, tant en ce qui concerne les soins - nombre de médecins insuffisant par rapport à la population demandeuse de soins, rémunérations très en deçà de la limite acceptable compte tenu de la charge de travail et du niveau scientifique et technique de ces professionnels hautement qualifiés, en particulier pour les indemnités de garde de 1500 millimes l’heure, considérées comme très dégradantes par le corps de métier - que par rapport à l’enseignement, l’encadrement et la recherche scientifique. C’est là qu’on se confronte à l’absurdité de la situation : bien que les médecins universitaires( qui assurent par ailleurs la tache de soins à plein temps dans les hôpitaux universitaires), assurent la totalité de l’enseignement de la médecine l’encadrement à tous les niveaux des études médicales, y compris les niveaux supérieurs d’apprentissage des différentes spécialités qui font partie intégrante de cet enseignement, puisque le volet pratique qui est assuré quotidiennement pendant les stages hospitaliers est indispensable pour l’apprentissage de la médecine, ces universitaires par excellence ne sont pas rémunérés pour leur fonction d’universitaires. Cette tache ,qui requiert de hautes compétences, un engagement permanent, une marge de temps importante et une organisation précise, reste paradoxalement un travail de bénévolat.
Il s’ensuit qu’aujourd’hui, on ne peut que constater avec une grande amertume à quel point le niveau de vie de nos professeurs en médecine se dégrade de jour en jour, ces gens qui ont fait de la médecine en Tunisie ce qu’elle est aujourd’hui : la fierté du pays, une référence dans la région et d’une qualité reconnue dans le monde entier.
Il est donc grand temps aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme quand nous constatons avec regret le nombre croissant des hospitalo-universitaires qui considèrent leur situation comme matériellement et humainement dégradante e t partent vers le secteur privé, abandonnant ainsi les hôpitaux publics et l’enseignement de la médecine. Ces départs deviennent tout à fait compréhensibles quand on sait que ces mêmes médecins seront rémunérés au moins dix fois plus dans le secteur privé, sans avoir la lourde charge de l’enseignement en plus.
Le syndicat des médecins universitaires demande aujourd’hui une réévaluation de la situation des médecins universitaires, qui , affirme-t-il, doit passer obligatoirement par, d’une part la réévaluation de l’indemnité de garde par le ministère de la santé publique, et d’autre part la reconnaissance de leur statut d’universitaires par le ministère de l’enseignement supérieur, qui doit donc les rémunérer en conséquence : c’est le seul moyen de sauver la qualité de l’enseignement dans le pays.
Nous assistons donc, aujourd’hui, à un moment historique où les décisions détermineront l’avenir, à court et à long terme, de la médecine dans notre pays.
Awatef Charieg, Décembre 2010

Le combat des médecins universitaires dure depuis plusieurs années. Des actions similaires ont été menées depuis 2008 pour les mêmes revendications, visant à améliorer les conditions de travail du corps de métier et les conditions de soins à l’hôpital public. Au terme des grèves de soins et d’enseignement de 2008, des promesses de négociations ont été faites au syndicat des médecins universitaires, et ces derniers ont attendu sagement les négociations salariales globales et spécifiques de 2009. Le constat a malheureusement été un échec, et le secteur a, depuis, été très lésé, en particulier par le départ d’un grand nombre de médecins universitaires vers le secteur privé.
L’état actuel des choses est que les médecins hospitalo-universitaires, médecins spécialistes qui ,au terme de 12 ans d’études supérieures et d’un concours hospitalo-universitaire sélectif, se retrouvent dans des conditions de travail difficiles, tant en ce qui concerne les soins - nombre de médecins insuffisant par rapport à la population demandeuse de soins, rémunérations très en deçà de la limite acceptable compte tenu de la charge de travail et du niveau scientifique et technique de ces professionnels hautement qualifiés, en particulier pour les indemnités de garde de 1500 millimes l’heure, considérées comme très dégradantes par le corps de métier - que par rapport à l’enseignement, l’encadrement et la recherche scientifique. C’est là qu’on se confronte à l’absurdité de la situation : bien que les médecins universitaires( qui assurent par ailleurs la tache de soins à plein temps dans les hôpitaux universitaires), assurent la totalité de l’enseignement de la médecine l’encadrement à tous les niveaux des études médicales, y compris les niveaux supérieurs d’apprentissage des différentes spécialités qui font partie intégrante de cet enseignement, puisque le volet pratique qui est assuré quotidiennement pendant les stages hospitaliers est indispensable pour l’apprentissage de la médecine, ces universitaires par excellence ne sont pas rémunérés pour leur fonction d’universitaires. Cette tache ,qui requiert de hautes compétences, un engagement permanent, une marge de temps importante et une organisation précise, reste paradoxalement un travail de bénévolat.
Il s’ensuit qu’aujourd’hui, on ne peut que constater avec une grande amertume à quel point le niveau de vie de nos professeurs en médecine se dégrade de jour en jour, ces gens qui ont fait de la médecine en Tunisie ce qu’elle est aujourd’hui : la fierté du pays, une référence dans la région et d’une qualité reconnue dans le monde entier.
Il est donc grand temps aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme quand nous constatons avec regret le nombre croissant des hospitalo-universitaires qui considèrent leur situation comme matériellement et humainement dégradante e t partent vers le secteur privé, abandonnant ainsi les hôpitaux publics et l’enseignement de la médecine. Ces départs deviennent tout à fait compréhensibles quand on sait que ces mêmes médecins seront rémunérés au moins dix fois plus dans le secteur privé, sans avoir la lourde charge de l’enseignement en plus.
Le syndicat des médecins universitaires demande aujourd’hui une réévaluation de la situation des médecins universitaires, qui , affirme-t-il, doit passer obligatoirement par, d’une part la réévaluation de l’indemnité de garde par le ministère de la santé publique, et d’autre part la reconnaissance de leur statut d’universitaires par le ministère de l’enseignement supérieur, qui doit donc les rémunérer en conséquence : c’est le seul moyen de sauver la qualité de l’enseignement dans le pays.
Nous assistons donc, aujourd’hui, à un moment historique où les décisions détermineront l’avenir, à court et à long terme, de la médecine dans notre pays.
Awatef Charieg, Décembre 2010
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