C'était près de minuit, un samedi soir à l'avenue Bourguiba. Il sortait du Colisée franchement ivre. Il avait l'intention de traverser la chaussée pour terminer quelques verres de l'autre côté de la rive. Juste au milieu de la chaussée et sans que l'on sache vraiment pourquoi il s'est arrêté net. Les voitures aussi. En voulant repartir et à cause du grand élan qu'il prit, il recula d'un pas, puis d'un autre encore plus à gauche. En remettant son pied droit à terre, il reparti en avant et, retenant son souffle, comme celui des spectateurs, il redemarra vers la gauche et s'arrêta. Les voitures arrêtées. Un conducteur impatient sort sa tête et lui conseille de se mettre à quatre pattes. C'était la seule manière rapide de traverser la chaussée. L'ivrogne se tourna vers le conducteur et dans son élan giratoire extrême qui dépassa d'un angle droit son objectif visuel lui lança "Je ne suis pas ivre". Un deuxième conducteur, pris également d'impatience, s'adressa au jeune agent récemment recruté :"Monsieur, voulez vous l'aider à traverser, s'il vous plait". L'agent s'adressa au conducteur de manière calme, très courtoise et lui répondit "Ce Monsieur est un citoyen. Il fait un effort manifeste pour traverser la chaussée. La police n'a pas à intervenir tant qu'il continue à faire cet effort !" Alors on a attendu ... Personne, pas même moi, n'était capable de crier "dégage" de peur de relancer la révolution, le soir, si tard, et en plus sans aucun programme électoral.
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